Hommage au poète Lucien FREREJEAN (8)
ON THE ROAD AGAIN … (17/02/2011)
Comme un qui cheminait
Sur la route de Madison
Lassé d’une existence monotone,
Si moi aussi je m’aventurais
Sur le chemin des sans espoirs,
Alors quand tomberait le soir
Une femme à sa fenêtre
D’un geste de la main
M’inviterait peut-être
A m’arrêter en chemin.
Elle aurait le regard triste
Les yeux noirs cernés de bleu
Un peu d’argent dans les cheveux
Encadrant un grand front lisse ;
Elle aurait le sein lourd, les hanches fortes
Des femmes de la terre
Et néanmoins la fesse accorte
Sous le jupon de toile austère.
Elle m’inviterait à m’asseoir
A la grande table de la ferme
Et me servirait à manger et à boire
D’une main large et ferme.
Et après un long temps à rester sans mot dire
Et sans penser à rien
Esquissant un sourire
Elle me dirait « viens »,
Dans la chambre à la chaux peinte
Sous le regard d’images saintes,
Dans le grand lit aux draps de lin
Nos chairs s’épouseraient dans la violente étreinte
Des rencontres sans lendemain.
Puis au petit matin
Au chant des coqs dans le lointain
Je me remettrais en chemin
Sans regarder en arrière
De peur d’apercevoir
Une femme à sa fenêtre,
Séchant furtivement peut-être
D’un geste de la main
Une larme perlant à sa paupière.
Extrait de « Errances » sentimentales