DEMAIN SERA UN AUTRE JOUR - Chapitre VI-Suite 1925-1927

4 – LES JOYEUX DRILLES –

 

Dans la perspective de l'arrivée de la famille ou de quelques amis, le jeudi, Marie laissait les enfants à Majubah et Lahcen attelait la charrette pour l’amener faire son marché à Aïn Taomar.

Dès potron-minet, le vendredi, Marie se mettait en cuisine. Elle passait des heures à préparer de délicieuses oreillettes qui embaumaient la fleur d'oranger. Afin qu'elles restent bien croquantes, elle cassait le gros pain de sucre avec un petit marteau, mettait les morceaux dans un torchon plié en quatre et, à l’aide une bouteille vide, faisait du sucre en poudre dont elle saupoudrait les oreillettes au sortir de la friture encore fumantes. Elle les disposait ensuite, délicatement, dans une grande corbeille d'osier tressé au fond de laquelle elle avait disposé un morceau de drap d'un blanc immaculé et les recouvrait d'un grand torchon blanc. L'expérience lui avait donné l'habitude de placer la corbeille sur l'armoire, car il lui était souvent arrivé de trouver la corbeille bien dégarnie avant que ses invités n'arrivent, des gourmands étaient passés par là.

Elle confectionnait aussi de merveilleux petits biscuits secs, les roïcos, sur lesquels elle déposait quelques grains d'anis. Servis avec le café, c'était délicieux. Majubah préparait les sfenjs et la maison était vite envahie par l’odeur des petits beignets qui rissolaient dans l’huile chaude. Elle faisait ensuite griller poivrons et tomates destinés à la frita que tout le monde adorait. Lorsqu’elle avait le bonheur d’en trouver sur le marché, Marie mettait la morue à dessaler dans une grande jatte en terre cuite afin de la cuisiner plus tard, en ragoût, avec des olives noires. Jean adorait ça. Elle préparait parfois des poulets en fricassé, parce que les petits s'en régalaient. En cuisinière attentionnée, Marie prenait toujours grand soin à satisfaire les goûts de chacun.

C’était pratiquement devenu un rituel, le samedi, vers 9h, Joseph attelait la vieille Rossinante. Souvent accompagné de son fils, il se rendait au village. Il leur fallait bien trois quarts d’heure, parfois une heure, selon l’humeur de la bête. Le car de Meknès arrivait vers onze heures et Joseph n'aimait pas être en retard. Toutes les fins de semaines, c'était réglé, ils allaient accueillir Jean, Antoinette et le bébé qui venaient passer un ou deux jours avec eux, au bon air de la campagne. Quelquefois, des amis, comme les Zurita se joignaient à eux.

En attendant, Marie finissait de mitonner ses petits plats.

En général, les horaires étaient respectés. Le car était toujours bondé. Le toit débordait de bagages plus ou moins bien arrimés, sans compter quelques passagers qui, eux aussi, avaient fait le voyage sur la galerie. Les voyageurs descendaient du véhicule, plus ou moins chargés de victuailles, avec de gros ballots ou d'énormes couffins d'où sortait parfois la tête d'une volaille piaillante qui finirait à la casserole. Il régnait généralement un joyeux tintamarre qui fascinait Albert. On avait toujours l'impression que les gens se disputaient mais non, c'était leur façon de s'exprimer, la parole toujours accompagnée de grands gestes. Ne disait-on pas, dans ce pays, que manchot était synonyme de muet !

Aussi, afin d’éviter les bousculades, Jean et Antoinette étaient souvent les derniers. Jean descendait puis apparaissait Antoinette, le petit René dans les bras. Jean lui prenait l'enfant et lui tendait une main, pour l'aider à descendre les marches du bus. Toujours galant Jean. Ce jour-là, il avait du mal à marcher avec sa jambe blessée, le temps allait sûrement changer. Il avait tout de même l'air en bonne forme.

Bien que plus jeune que sa sœur Marie, Antoinette lui ressemblait beaucoup. Plus mince peut-être, plus grande et toujours si élégante, ce qui surprenait un peu dans ce bled. Il est vrai qu'elle vivait à la ville, à Meknès, qu'elle avait épousée un sous-officier, un français de la Montagne Noire, qui avait une fort belle voix et un accent qui roulait comme pour affirmer sa naissance, près de Toulouse.

Lorsque Bébert et Joséphine Zurita se joignaient à eux, comme ce jour là, bons vivants, ils arrivaient toujours avec des paniers remplis de victuailles et surtout de bonnes bouteilles. Bébert, le verbe haut, ne descendait jamais du car avant d'avoir raconté sa dernière blague au chauffeur, ponctuant la chute de l'histoire d'un éclat de rire tonitruant et communicatif.

Quelle joie de les retrouver !

Ils se serraient un peu dans la charrette et c'était une joyeuse bande chahuteuse qui faisait route vers la maison, au rythme lent de Rossinante, imperturbable, que ce gai tintamarre n'excitait pas le moins du monde. D'ailleurs, elle devait être un peu sourde car elle n'obéissait à aucun ordre, qu'ils soient donnés en français ou en arabe. Souvent, avant la côte, les hommes descendaient de voiture, préférant suivre à pieds pour discuter entre eux de sujet d'hommes qu'ils abordaient rarement devant les femmes ou les enfants, comme la politique, la guerre du Rif, la situation en France... Albert aurait bien aimé marcher avec eux pour profiter de leur conversation.

L’enfant portait une admiration sans borne à son oncle Jean qui le fascinait. Sous officier au 13ème Régiment des Tirailleurs Algériens, "Les Hirondelles de la Mort", c'était un héros de la guerre du Rif. Il avait été l'un des plus jeunes sous-officiers Français médaillés, cité après avoir été grièvement blessé au cours d'une attaque contre les rebelles. Touché par une balle dum-dum (balle à ailettes fendues qui pénètre dans les chairs et explose, causant d'énormes blessures) on l'avait cru mort. Frappé à l'aine, la balle avait fait exploser l'artère fémorale. Malgré de nombreuses opérations et de fréquents séjours à l'hôpital, il fut atteint de gangrène mais s'opposa obstinément à l'amputation. Grâce à sa volonté et à son courage il réussit à survivre. A la stupéfaction des chirurgiens, il conserva sa jambe, et refusa toute invalidité, ce qui lui permit de rester dans l'armée. Réintégré, il fut nommé Chef de Service du matériel. Sa compétence, son savoir faire et sa diplomatie avaient fait de lui un excellent administrateur. De ce terrible événement, qui faillit faire basculer sa vie, Jean n'en parlait pas. Lorsqu'il arrivait qu'une personne, un peu curieuse, s’étonne de le voir boiter, il répondait simplement "blessure de guerre" d’un ton sec. L'interlocuteur, toujours impressionné par cet homme encore jeune, aux cheveux blancs comme neige -ils avaient blanchi du jour au lendemain, après cette terrible blessure- n'insistait pas. Tous les musulmans respectaient Jean, à cause de cette belle chevelure blanche, ce qui était très rare chez eux, surtout chez un homme aussi jeune. Il en imposait.

Les hommes laissaient aller devant, dans la charrette, femmes, enfants, sacs et paniers sous la conduite d'Albert, très fier de tenir les rennes. D'ailleurs, il n'y avait pas de risque que la jument s'emballe, elle ne connaissait rien d'autre que le pas qu'elle accentuait juste un peu lorsqu'elle apercevait la maison.

Tout le monde retrouvait avec plaisir l'ombre fraîche de la pergola où Marie avait déjà préparé les verres, l'anisette et le sirop d'orgeat ou l’agua limon pour les femmes et les enfants qui ne buvaient pas d’alcool. A peine arrivée, Antoinette se précipitait dans les bras de sa sœur, la couvrait de baisers, parlait des derniers « mots» de son petit, posant mille questions sans jamais écouter les réponses. C'est qu'elles en avaient des choses à se dire, vous pensez, elles ne s'étaient pas vues depuis cinq jours ! Talonnée par Joséphine Zurita, Antoinette suivait sa sœur dans la cuisine où elles continuaient de papoter gaiement, donnant un petit coup de main à Marie ici ou là.

C'étaient de joyeux convives qui ne tarissaient jamais d'éloges, toujours sincères, pour les fameuses cuisinières qu'ils avaient eu la grande chance d'épouser. Mais n’étaient-ils pas de fameux maris ? De toute façon, même s'ils n'avaient partagé qu'un morceau de pain dur frotté d'ail ils auraient trouvé ça délicieux tellement ils étaient heureux d'être ensemble.

A la fin du repas, Antoinette couchait les deux petits Renés pour une longue sieste. Albert préférait rester sous la pergola, avec un livre où, sans en avoir l'air, il ne perdait rien de la conversation des grands. Déjà les hommes défaisaient leur ceinture afin de dégager leur estomac tendu et allumaient une cigarette en attendant le café, sauf Jean qui ne fumait pas. Ensuite, pendant que les femmes débarrassaient la table et s'affairaient dans la cuisine, Bébert Zurita et Joseph allaient faire un petit somme dans une chambre fraîche ou sur une chaise longue, sous le tilleul, jusqu'à ce que le soleil soit moins haut.

Jean avait une curieuse façon de faire la sieste. Il ne se couchait pas. Il tournait simplement sa chaise, l'enjambait, posait ses coudes sur le dossier et, sa serviette de table pliée dans le creux de ses mains il y enfouissait son visage. Cependant, il fallait être prudent sur ce qu'on disait, car il paraissait dormir mais il entendait tout. Alors, pour le plaisir, les femmes médisaient gentiment, égratignant l'un ou l'autre. Jean émettait alors un grognement signifiant qu'il avait bien entendu et qu'elles ne perdaient rien pour attendre. C'était un jeu.

A la fraîche, les hommes faisaient ensuite une partie de boule ou une belote contrée, s'invectivant affectueusement lorsque l'un ou l'autre tentait de tricher un peu.

Le soir, les femmes ne cuisinaient pas. Elles faisaient réchauffer les restes de midi, ajoutaient à la rigueur une bonne salade du jardin et le tour était joué. Ils restaient longtemps à table évoquant leurs souvenirs de jeunesse, les bons et les mauvais moments les ponctuant souvent de chansons diverses. Ils parlaient aussi d'avenir car Antoinette était à nouveau enceinte et la famille allait encore s'agrandir.

 


 

4 – LE SEJOUR DE PEPE ET MEME IVARS

 

De toutes ces fins de semaine à Aïn Taomar, Albert garde plus particulièrement en mémoire, celle où ses grands-parents, ayant bénéficié de quelques jours de congés, étaient arrivés par surprise avec Jean et Antoinette. Il était si heureux de les retrouver qu'il en bégayait. Il adorait ses grands-parents et aimait aller chez eux car il ne s'ennuyait jamais dans « l’immeuble de Mémé ». Ah cet immeuble ! Lorsque Albert en parlait, son visage s'illuminait et ses grands yeux reflétaient milles joies.

Depuis qu'il vivait à AïnTaomar, il voyait moins ses grands parents mais il leur écrivait souvent. Aussi, il était bien décidé à profiter d'eux au maximum.

Le lendemain matin, alors que Marie aide sa mère à faire le lit, Albert fait irruption dans la chambre.

- M'man, où il est pépé ?

- Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu sortir.

- Il doit être aux écuries. Il me semble qu'il a dit qu'il allait voir Rossinante, répond Joséphine.

Il part aussitôt en courant. Depuis la cour, il voit son grand père qui sort la vieille jument, s'apprêtant à atteler la charrette. Appuyé à la margelle du puits, Albert le suit des yeux, fort curieux. Où va-t-il ? Voilà qu'à présent il met un picotin d'avoine dans le sac de gueule, prend un seau, porte le tout à l'arrière de la voiture, va à la grande porte de l'écurie, décroche la grosse gourde et s'avance vers le puits.

- Tu t'en vas Pépé ?

- Ah ! Nino, tu es là ? Oui, tu vois, je vais faire un petit tour, répond-t-il avec ce léger accent espagnol dont il n'avait pu se défaire et qui ajoutait à son charme.

- Tu vas loin ? Parce que tu sais, Rossinante, ne vaut pas tes percherons !

- Je sais Nino, je sais. Mais je vais seulement faire un petit tour, voir un peu les champs, prendre l'air de la campagne, sentir la nature, alors je ne suis pas pressé.

Il dit cela tranquillement, en tournant la grande roue du puits, jetant un coup d'œil furtif à son petit-fils qui trépigne, meurt d'envie de l'accompagner, mais n'ose le lui demander. Le grand-père prend un malin plaisir à faire languir l'enfant, rince la gourde à plusieurs reprises, méticuleusement, la remplissant lentement.

- Tiens, sois gentil Nino, va me chercher la musette avec le casse-croûte. Je crois que je l'ai laissée sur la table de la cuisine.

L'enfant part en courant et revient avec la vieille sacoche.

- Mémé t'a mis du pain, un morceau de saucisse, quelques olives cassées et moi j'ai ajouté quelques morceaux de sucre, pour Rossinante. Tu sais qu'il lui faut bien ça pour repartir, si tu t'arrêtes pour casser la croûte. Ah ! Fait attention Pépé, si tu prends à gauche, la descente est mauvaise...

- Oui, je sais Nino, j'ai bien vu hier, lorsqu'on est arrivé.

- Dis Pépé, tu ne connais pas ici, c'est la première fois que tu viens, il ne faudrait pas que tu te perdes hein ! ce n’est pas prudent de partir tout seul.

- Non Nino, je ne me perdrai pas, enfin je ne crois pas, lui répondit-il en riant, en lui frottant affectueusement la tête.

Puis il monte dans la charrette, saisit les rênes,

- Tu veux bien aller ouvrir le portail Nino !

Albert défait la grosse chaîne, admire son grand-père. Quel bel homme. Grand, mince, élégant, toujours tiré à quatre épingles. Sous le feutre foncé à large bord, l'homme arbore une magnifique paire de moustache dont il prend grand soin et lorsqu'il sourit, et c'était presque toujours le cas, il laisse voir de magnifiques dents blanches qui illuminent d'avantage son visage déjà si doux.

La charrette passe devant lui et le grand-père ne lui jette même pas un regard ! Albert, le cœur serré, referme les battants de la porte remet la grosse chaîne, les yeux au bord des larmes.

- Alors Nino, tu ne viens pas avec moi ?

- Ouai ! Tu m'emmènes ? Mais il faut que j'avertisse m'man...

- Pas la peine, je lui ai déjà dit que tu venais avec moi.

- Ca alors ! Tu m'as bien eu...Tu savais que tu allais m'emmener et..

- Oui Nino ! je te faisais un peu languir. C'est méchant n'est-ce pas ?

- Oh non pépé, t'es un blagueur, c'est tout.

- Et puis je risquais de me perdre, n'est ce pas ? Tandis qu'avec toi...

Et ils éclatent de rire.

Ils font quelques kilomètres, au pas tranquille de Rossinante, heureux d'être ensemble. Le soleil brille de tous ses feux et, autour d'eux, s'épanouit une nature riche et généreuse. Les terres, fertiles, sont tapissées de champs de blé ou d'avoine animés comme des vagues sous l'effet du vent tiède. Parfois, à l'approche de l'attelage, une compagnie de perdreaux surgit. Surpris, les volatiles s'envolent dans un bruit d'ailes pour aller se poser un peu plus loin et continuer de picorer en paix.

Le gamin pose des tas de questions auxquelles le grand-père répond toujours de bonne grâce. Ils bavardent gaiement, au rythme des « chloc, chlac » des sabots de Rossinante. A droite de la route, un peu en retrait, se profile un joli bosquet. Quico donne un petit coup de coude à son petit-fils, l'endroit paraissant idéal pour une petite halte.

- Qu'est-ce que tu en pense Nino, on s'arrête là ?

- Ouais !

- Va voir s'il n'y a pas trop de cagagnes !

- Pépé ! Pépé ! tu peux venir. Y'a pas une seule crotte de mouton. Par contre, y'a un petit ruisseau, on va pouvoir faire boire Rossinante.

Quico descend de voiture, dirige la jument à l'ombre et Albert lui présente le seau d'eau dans lequel elle enfonce immédiatement ses naseaux pour boire à coup de grosses succions. Puis, le sac de gueule autour du cou, Rossinante se met à mâchonner son avoine sans aucun remerciement.

- Pépé, on fait une régate de fourmis ?

- D'accord ! Tiens, l'arrivée ce sera la touffe de jonc, là-bas.

- Tu choisis laquelle Pépé, celle qui est sur la feuille de marguerite ou l'autre, sur le bout de bois.

- Celle qui est sur le bout de bois, c'est la gagnante !

 

Lorsqu'ils ont fini d'exploiter les dons de navigateurs des petits hyménoptères, parce que le courant les entraîne plus loin que le but à atteindre, ils s’assoient au pied d'un gros chêne liège. Le grand-père ouvre la musette et sort le casse-croûte. Il défait les nœuds du torchon qui emprisonne le pain et la saucisse et coupe le quignon qu'il offre à son petit fils, c'est son morceau préféré. Il prend la saucisse, fait une incision peu profonde, tout le long, tire la peau, la coupe en deux et tend un morceau à son petit fils, qui le croque à belle dent. Ils mangent en silence, écoutant les oiseaux piailler dans le bosquet, peu craintifs, ils semblent jouer à cache-cache. Un peu plus loin, on distingue le cri perlé des alouettes, quand ce calme relatif est déchiré par un braiment intempestif.

L'homme qui chevauche l'extrémité arrière du bourricot, est vêtu d'une gandoura blanche et porte un fez rouge. Il excite la pauvre bête comme il peut en émettant de drôles de bruits avec sa bouche. Suivent deux femmes, belles et fières avec, calé sur leur tête, d'énormes baluchons qui leur font un port de reine. Autour d’eux, quelques enfants gambadent, comme de jeunes chiens, sautillants, courant après quelques invisibles sauterelles.

- Salam allicum !

- Allicum salam !

A la campagne, on se salue toujours, c'est la coutume.

Au fur et à mesure que les voyageurs s'éloignent, la nature, dérangée un instant par ce passage inopportun, reprend ses droits. Albert entend à nouveau le bourdonnement des abeilles, là le grisollement des alouettes, le croassement lointain des corbeaux hauts dans le ciel d'un bleu azur qu'aucun nuage ne vient ternir. Il ferme les yeux et au fur et à mesure qu'il se concentre il entend de nouveaux sons, là-bas à droite, c'est le bêlement des moutons et des brebis. A gauche, le braiment d'un âne, sûrement celui de la famille qui est passé tout à l'heure. Déjà son imagination s'envole lorsqu'il perçoit un léger bruit de soufflet, régulier, tout proche. Francisco s'est assoupi. L'enfant regarde tendrement le grand-père qui a baissé son chapeau sur ses yeux et, parfaitement détendu, les jambes un peu écartées, les pieds tournés vers l'extérieur, dort d'un sommeil tranquille. « C’est chouette » pense Albert en poussant un gros soupir d’aise.

Chaque jour, grand-père et petit-fils vont ainsi découvrir les environs magnifiques en ce début mars tandis que Marie et Joséphine profitent aussi pleinement l’une de l’autre.

Mais hélas, tout a une fin. Quico et Joséphine doivent repartir à Casablanca et reprendre leur travail.

Ce dimanche soir, après le départ de la famille et des amis, Albert pleure en silence dans son lit. Il a mal là, dans la poitrine et ressent comme un grand vide.

 

...(à suivre)

 



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