LE CHAT dans tous ses états...

Publié le par Monique du Restouble

 

Ce mammifère carnivore est l’animal de compagnie préféré de beaucoup de foyers.

Celui qui se vautre sur votre lit, envahie vos sofas ou s’approprie votre fauteuil favori, n’a plus rien à voir avec le chat sauvage (Félis silvestris) qu’il était il y a 130 000 ans et qui se nourrissait de petites proies.

Sa domestication daterait du néolithique dans ce qui était appelé « le Croissant fertile » (une vaste région qui s’étend des plaines alluviales du Nil, continue sur la rive de la Méditerranée, autour du nord du Désert Syrien, traverse la péninsule Arabique et la Mésopotamie, jusqu'au golfe Persique). Cette époque correspondrait aux débuts de la culture des céréales et à l’engrangement de réserves susceptibles d’être attaquées par des rongeurs. Le chat devint alors pour l’homme un auxiliaire utile se prêtant à la domestication.

 

 

Vénéré dans l'Egypte antique, il était notamment associé au symbole de protection. Tout d'abord avatar du dieu  en tant que pourfendeur du serpent  Apopis, il connut le sommet de son influence en tant qu'incarnation de la déesse Bastet. Le chat est donc au départ un animal protecteur pour ce peuple d'agriculteurs, mais il est aussi apprécié pour son caractère doux et tranquille.

Il n’en était pas de même en Europe, au moyen âge, où il fut diabolisé. Il ne retrouva ses lettres de noblesse qu’au XVIIIe siècle.

En Asie, le chat reste synonyme de chance, de richesse ou de longévité.

 

 

Désormais, parfaitement domestiqué, le chat est un animal de compagnie à nul autre comparable. Indépendant, propre, il se contente de sa litière pour ses besoins et si on lui accorde du temps et de l’attention c’es un compagnon très attachant.

Pour le chat, le  ronronnement est un moyen de communication. C’est  même la toute première forme de communication entre la mère et ses chatons alors que ceux-ci ne savent pas encore miauler. Devenu adulte, le chat l’utilise avec l’homme. Auraient-ils hérité de ce ronronnement appris lors des premiers jeux avec sa mère ? On peut supposer alors que c’est une manifestation de satisfaction et de bonheur mais, selon certains spécialistes,  il pourrait bien venir d'un sentiment de stress.

Ce petit félin a été une source d’inspiration aussi bien pour la culture populaire qu’artistique. On retrouve le chat dans un grand nombre d’expressions populaires ou de proverbes, mais pas seulement

 

 

-  LE CHAT DANS LA LITTERATURE  -


 

Je me souviens de ce chat qui a bercé mon enfance. Il faisait partie d’un livre que m’avait offert ma grand-mère « Les contes de ma mère l’oye », publié en 1697. Ce « Chat botté » tout droit sorti de l’imagination de  CHARLES PERRAUT (1628/1703) a tous les culots. Doté de parole et de raison, il va faire passer son maître (lésé par rapport à ses deux frères, lors de l’héritage de son défunt père) pour un puissant gentilhomme, le marquis de Carabas, et lui permettre d’épouser la princesse du royaume. Il réussit ce tour de force, seulement équipé d’un sac, d’une paire de bottes et de beaucoup de ruse !

 

Dans la littérature, les chats ont passionné les plus grands auteurs comme Mallarmé, Confucius, Charles Dickens, Jean Cocteau, Victor Hugo ou Edgar Poe, …

COLETTE (Sidonie Gabrielle Colette) (1873-1954), fut l’une des grandes amies des chats dans le monde des Lettres. Sa mère lui avait même donné le surnom de « Minet-Chéri ». Colette a souvent été prise en photo avec des chats, dans la rue, dans son jardin, à sa table de travail. Dans  Dialogues des Bêtes, elle rapporte des conversations entre deux de ses animaux un Angora gris Kiki-la-doucette et un Bulldog appelé Toby-chien.


Dans « les mémoires d’Outre-tombe »,  François René de CHATEAUBRIAND  (1768-1848) écrit qu’il « cherche à faire oublier à Micetto l’éxil, la chapelle Sixtine et le soleil de la coupole de Michel-Ange sur laquelle il se promenait… » (Lors d’un séjour au Vatican, le Pape Léon XII, avant de mourir, lui confia son chat, Micetto). CHATEAUBRIAND vécut toute sa vie entouré de chats.


THEOPHILE GAUTIER (1811-1872) raconte avec humour et tendresse dans « La ménagerie intime » les mésaventures de différents chats. Sur Séraphita qui restait de longues heures sur son coussin il écrit : « c’est une bête philosophique, tenant à ses habitudes, amie de l’ordre et de la propreté… »


Dans les  «Nouveaux contes à Ninon » publiés en 1874,  EMILE ZOLA (1840-1902) écrit une nouvelle   « Le Paradis des Chats » (1866) où il décrit avec beaucoup d’humour la vie d’un chat qui abandonne une vie confortable et choyée pour aller vivre dans la rue. Finalement, après maintes péripéties, après avoir trimé pour survivre, le chat se rend compte que la vie au dehors est difficile et il retourne chez lui où, bien que puni par sa maîtresse, il « préfère être enfermé et battu dans une pièce où il y a de la viande »… Il parle pour les chats bien sur !


RUDYARD KIPLING (1865-1936), qu'on connaît surtout pour son "Livre de la Jungle" à également écrit "Le chat qui s'en allait tout seul" dans laquelle ce chat indépendant qui veut bien se laisser apprivoiser de temps en temps est le symbole d'une réflexion philosophique sur l'indépendance et la liberté.


 

GUY DE MAUPASSANT (1850-1893) écrivit « Sur les Chats » un texte tellement d’actualité, que chacun y découvrira son petit félin « Le chat se roulait sur mes genoux, sur le dos, les pattes en l’air, ouvrant et fermant ses griffes, montrant sous ses lèvres ses crocs pointus et ses yeux verts dans la fente presque close de ses paupières. Je caressais et je maniais la bête molle et nerveuse, souple comme une étoffe de soie, douce, chaude, délicieuse et dangereuse. Elle ronronnait ravie et prête à mordre, car elle aime griffer autant qu’être flattée. Elle tendait son cou, ondulait, et quand je cessais de la toucher, se redressait et poussait sa tête sous ma main levée. »

Notez que GUY DE MAUPASSANT et Alexandre DUMAS, avaient fondé une ligue pour la défense des félins.


PAUL LEAUTAUD (1872-1956) détestait les humains mais s’apitoyait sur le sort des animaux. Il avait transformé sa maison de Fontenay-aux-Roses en refuge pour animaux abandonnés : « J’ai dû avoir au moins 300 chats et 150 chiens. Pas tous à la fois. Mais ma moyenne, c’était ue trentaine de chats et une douzaine de chiens ».


Dans un recueil intitulé "Les Contes du chat perché" MARCEL AIME (1902-1967) écrit un conte  "La patte du chat" dans lequel il relate l'histoire d'Alphonse, le chat qui savait faire pleuvoir.

J'aime particulièrement cette citation de MARK TWAIN (1835-1910) : « Si l'on pouvait croiser l'homme et le chat, ça améliorerait l'homme, mais ça dégraderait le chat. »


-  LES CHATS DANS LA MUSIQUE  -

 

chat_scht02.jpg (image du net)

Les chats furent également une source d’inspiration pour de nombreux compositeurs : Mozart, Chopin, Offenbach, Rossini, Tchaïkovski, Fauré, Satie, Ravel, Pierné, Milhaud, avaient des chats.

ROSSINI, le célèbre compositeur italien du XIXème siècle, s’est inspiré du miaulement des chats pour écrire une célèbre pièce  "le duo des chats" dont les petits chanteurs à la croix de bois font une brillante interprétation.


 

 

 

Domenico Scarlatti (1685-1757) affirmait que Pucinella, sa chatte, l’avait aidée à composer le thème de la fugue en sol mineur, une de ses 555 sonates pour clavecin


Maurice Ravel aimait les chats siamois, ses compagnons l’ont probablement inspiré quand il a composé la musique de L’Enfant et les sortilèges, poème lyrique créé en 1925


 

- LES CHATS DANS LA PEINTURE -

 

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(image du Net)    

 

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), peintre, dessinateur, lithographe et affichiste français d’origine suisse vivait à Paris vers 1890. Muni de son carnet de croquis il se rendait à Montmartre et immortalisait dans ses esquisses les chats de gouttière qui patrouillaient sur les toits et dévalisaient les poubelles ;  surtout connu pour ses tableaux de chats saisis dans toutes sortes de situations sa maison, qui abritait de nombreux félins reçut le sobriquet de « Coin des chats »

 

 

 

Henri Matisse(1869-1954), le peintre aimait la compagnie des chats, lorsque malade il du garder le lit son chat noir préféré lui tint compagnie.

 

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Tsuguharu Foujita(1886-1967) l’artiste japonais vécut une grande partie de sa vie à Paris, entouré de chats qu’il immortalisa dans des aquarelles à la plume et à l’encre noire.

 

 

MV (50) et enfin, mon chat Poussy que j'ai immortalisé en peignant cette aquarelle.

 

 

Je passe sur la liste de toutes les célébrités (Royales, politiques ou show-biz) qui ont un ou plusieurs chats. Mais si cela vous interesse, vous pouvez aller jeter un coup d'oeil en cliquant ICI, cela vous donnera peut-être des idées pour baptiser votre prochain petit compagnon...

 


 

Il y aurait encore tant à dire sur ce petit félin, mais il faut bien s'arrêter à un moment donné. 

 

 



 



Publié dans COUP DE COEUR

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C
<br /> Recherchant plus d'infos sur Ravel et ses chats, je tombe sur votre blog. Imaginez ma curiosité, sachant que mon propre blog s'appelle: Le chat dans tous ses etats! Il est e bilingue, car je suis<br /> au Portugal, chaque article vient d'abord en portugais puis en français, et cela depuis juin 2011. Si vous voulez le visiter, ce qui me ferait plaisir, vous le trouverez à<br /> http://lechatdanstousesetats.wordpress.com<br /> <br /> <br /> Votre blogue contient aussi des informations intéressantes sue nos petits amis dont je suis amoureuse depuis longtemps. Je vous salue bien amicalement, Catherine Labey<br />
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